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Road trip dans le Nord du Maroc: Tétouan et Chefchaouen

Après un saut à Ceuta, nous revoici au Maroc, à Tanger précisément, prêts pour un road trip dans le nord du pays. Nous récupérons une Fiat Panda à l’aéroport que nous avions louée sur Auto Europe, c’est à son bord que nous rejoindrons Tétouan puis Chefchaouen avant de rentrer en passant par Fès.

Pourquoi un road trip? 

Nous voyageons le plus souvent en train car nous avons fait le choix de ne plus posséder de voiture et en vivant en ville on peut tout-à-fait s’en passer. Nous louons occasionnellement une voiture pour nous déplacer dans des endroits qui ne sont pas desservis par le train, comme Chefchaouen. ll y avait aussi l’option taxi collectif non climatisé mais la voiture nous a permis de nous arrêter où nous voulions pour photographier le paysage. 

Permis, check !
Contrat, check !
Réglage des rétros, du GPS, des sièges et de la clim, check !
En voiture Simone !

Tetouan

Arrivés à Tétouan, nous laissons la voiture dans un parking près du centre et continuons à pied. Aux abords du centre il y a des embouteillages, les klaxons résonnent de tous les côtés, les trottoirs sont pleins de monde et les femmes semblent revenir du marché, les bras chargés de courses. Nous sommes l’après-midi du dernier jour du mois de Ramadan, ce qui explique la foule, qui se prépare et fait ses derniers achats pour les festivités qui clôturent ce mois sacré.

Les bâtiments semblent tous dater de l’époque coloniale, avec leurs façades élégantes d’un autre temps et des balcons qui rappellent l’Espagne. La langue aussi témoigne de l’héritage colonial de la région: ici la deuxième langue après le Darija (arabe marocain) n’est pas le français mais l’espagnol.

Nous voici aux portes de la médina, qui se dresse à flanc de montagne comme un ensemble de petites maisons carrées entièrement blanches. Nous entrons dans ses ruelles étroites et au bout de quelques mètres nous voici dans un espèce de marché aux puces sans fin. Ici les Nokia 3310 côtoient les vieilles poupées, les cannes à pêche, les pièces de rechange pour la voiture ou la machine à laver, de la vaisselle, des vieux ordinateurs…

Nous nous émerveillons devant ces objets qui, pour certains, sont aujourd’hui introuvables en Europe et nous rappellent nos années collège. Cela nous fait relativiser aussi sur notre mode de consommation car ce qui est obsolète pour certains ne l’est pas pour d’autres. En tous cas on saura que lorsqu’un SAV nous informe qu’un appareil n’est pas réparable car la pièce n’existe plus, on peut la trouver dans les ruelles de la médina de Tétouan.

Après ce long alignement d’objets disparates à terre, nous nous retrouvons en zone alimentaire, toujours aussi dense de stands et de monde. Ici ce sont les étals de pâtisseries qui se suivent avec des dizaines de variétés différentes de biscuits aux amandes, aux cacahuètes, aux noix, au miel… et qui font le bonheur des abeilles ! Le nôtre aussi, nous profitons de l’occasion pour acheter quelques gâteaux, le choix est cornélien tant l’offre est abondante.

Chefchaouen

Nous ressortons de la médina, nous reposons quelques minutes puis reprenons la route en direction de Chefchaouen. Le panorama que nous traversons est splendide, nous pourrions nous arrêter toutes les 5 minutes mais résistons à la tentation car nous voulons arriver à Chefchaouen avant la nuit. Le temps de trouver la rue, en demandant plusieurs fois, de se garer dans l’unique place de parking du quartier, Résidence hôtelière Chez Aziz, et nous voici à bon port, juste à temps pour voir le coucher de soleil sur la ville bleue depuis la terrasse. Spectacle assuré.

Nous appelons une dizaine de restaurants pour tenter de réserver une table pour le dîner. Echec cuisant. La plupart des restaurants sont fermés pendant deux à trois jours pour la fête de l’Aid el Fitr. Nous finissons par trouver une table grâce à l’aide du réceptionniste et sortons découvrir la ville, quasi-déserte à cette heure.

Bien que la nuit ait été extrêmement courte et agitée, période de fête oblige, nous repartons sur un bon pied le lendemain grâce au petit-déjeuner servi en chambre. La résidence hôtelière où nous logeons n’offre pas des chambres d’hôtel classiques mais plutôt des petits studios, avec la cuisine et le salon marocain traditionnel. Il y a aussi une cheminée, nous en avions déjà vue une la veille au restaurant, signe que les hivers sont froids à Chefchaouen.

Cette fois nous partons pour de bon, appareil photo en main, pour découvrir et immortaliser les plus beaux recoins de la vieille ville. Nous avions hésité avant de venir à Chefchaouen, de peur de nous retrouver dans un lieu entièrement conçu pour les touristes et privé de toute authenticité, sans doute à force de voir tout-le-temps les mêmes photos de murs bleus, pots de fleurs colorés et jeunes filles arborant de grands chapeaux sur Instagram.

Au final, si la destination est appréciée des touristes et que l’on peut constater que les habitants ont l’habitude de voir des étrangers, la vie semble suivre son cours habituel et nous n’avons pas l’impression d’être dans une bulle artificielle. En revanche, c’est la médina la plus propre que nous ayons vu depuis notre arrivée au Maroc : pas de poubelles qui traînent, pas de recoins sombres, même les chats errants semblent bien nourris.

Tout comme Moulay Idriss que nous avions visité auparavant, Chefchaouen était fermée aux non musulmans jusqu’au début du XX° siècle. Connue pour être la ville bleue, nous avons demandé à quelques habitants si les murs de la ville ont toujours été ainsi. On nous a répondu que la tradition est ancienne. Les murs étaient recouverts de chaux pour améliorer l’hygiène des maisons et repousser les insectes. Le pigment indigo aurait été ajouté par les juifs qui se réfugièrent dans la ville au moment de la Reconquista espagnole. Si tous les murs sont bleus aujourd’hui, beaucoup l’étaient déjà il y a 40 ans. Ce seraient les hippies qui auraient fait la renommée de la ville à l’étranger, car on trouvait facilement du cannabis dans la région. Aujourd’hui, les étrangers ne viennent plus dans ce but-là et les locaux sont ravis de s’être débarrassés de cette réputation.

Que dire de plus sur la ville ? Les photos parlent d’elles-mêmes. La médina est ravissante, chaque ruelle, chaque porte est en concurrence avec sa voisine pour attirer l’œil et l’appareil photo. Bien que nous ayons été quelque peu inquiets en constatant que quasiment tous les restaurants étaient fermés à cause des festivités, au final nous avons été ravis de visiter la ville pendant cette période car elle était quasi déserte et les touristes étaient peu nombreux.

En traversant entièrement la médina, nous nous sommes retrouvés à Ras el ma (littéralement la tête de l’eau) est la source qui jaillit juste au-dessus de la ville. Voyant des enfants se baigner, nous tentons de nous rafraîchir en y faisant trempette. L’eau est très fraîche (10 à 15°C), au point qu’il est difficile d’y plonger les pieds, qui resteront anesthésiés pendant plusieurs minutes, mais au moins nous voilà rafraîchis.

Nous quittons Chefchaouen et reprenons la direction de Fès (en empruntant la route N13 via Ouazzane), en nous arrêtant de nombreuses fois pour admirer le paysage, qui ne cesse de changer. Des routes sinueuses des montagnes du Rif, nous traversons des zones plus arides, des collines dorées semblables à des dunes de sable qui ne sont autres que des champs de blé déjà moissonné, un barrage et son lac artificiel tel une oasis, des étendues marécageuses où nichent des colonies d’oiseaux, puis nous retrouvons les oliviers de la région de Tafilalet. 

Petite parenthèse concernant le GPS : nous avons acheté la carte Maroc mais au final elle nous a été peu utile : les directions sont très bien indiquées sur les routes nationales et le GPS ne connaissait ni la rue de notre hôtel à Chefchaouen, ni celle où nous devions rendre la voiture à Tanger. Nous avons donc utilisé le GPS marocain : « demande à celui-là c’est où la rue que tu cherches »

Où manger à Chefchaouen

Bien que la majorité des restaurants étaient fermés durant notre séjour, nous avons trouvé deux endroits agréables pour manger que l’on peut vous conseiller:

  • Tissemlal/Casa Hassan, qui nous a bien accueillis et déclare utiliser des ingrédients locaux, en rémunérant à juste prix les petits producteurs et en favorisant l’agriculture durable. Nous avons apprécié la démarche et le repas.
  • Aladdin, un restaurant sur plusieurs étages dont la terrasse permet d’avoir un point de vue exceptionnel sur la ville
  • On nous a déconseillé les restaurant donnant directement sur la place Houta el Hammam et effectivement les grandes tablées assorties de serveurs qui essaient de harponner les touristes ne nous ont pas attirés.

> Où dormir à  Chefchaouen

L’itinéraire du road trip dans le nord du Maroc




Toutes les photos de notre road trip dans le Nord du Maroc

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